Un jour je voyais que les plants de poivrons que j'avais mis en terre deux jours avant n'allaient pas bien. J'ai demandé aux esprits de la nature de m'aider à comprendre le problème. Je ne voyais toujours pas les êtres invisibles de la nature, mais je savais qu'ils étaient présents. Une nuit d'été j'ai rêvé ce genre de rêve qui semble plus réel que la vie éveillée. Il faut dire que j'étais toujours si fatiguée à l'époque que j'avais souvent le sentiment de ne pas être présente. Des dizaines et des dizaines de petits êtres sautaient sur mon lit très joyeusement. Ils m'ont encerclée en disant, « Martina, tu nous a appelés pour demander de l'aide. Nous avons entendu ton appel. Veux-tu venir avec nous? ». Au moment où je répondis oui, ils m'ont emmenée. Je me suis trouvée au pied de grands arbres avec des fruits rouges comme des pommes. Mais petit à petit je compris que j’étais dans mon potager, debout au pied des plants de poivron. J’étais devenue minuscule. Et je me suis exclamée, « mais je suis toute petite et les poivrons grands et les fruits rouges. Pourquoi ? ». Les êtres m'ont répondu, « Ici dans ce monde où tu te trouves, tout est le contraire. Tu es le monde astral où tout est à l'envers. Veux-tu notre aide ? Écoute bien et nous allons t'expliquer comment soigner les poivrons ». J’écoutais avec tout mon cœur. J'avais 29 ans.
J'avais vingt quatre ans. J'étais enceinte de mon deuxième enfant. Sans raison apparente, je suis tombée malade pendant trois jours et trois nuits. À part une très grosse fièvre, il n y avait pas d'autres symptômes. Mais j'étais plongée dans un long et profond sommeil . Pendant ce sommeil, j’ai rêvait ceci :
Je vivais avec plein de gens en collectif dans une caverne que nous illuminions avec des bougies, car il n'y avait plus d'électricité, plus d'eau courante plus rien de notre vie moderne d’avant. Dehors tout avait été dévasté par une grande catastrophe. L'air était devenu irrespirable, l'eau était empoisonnée, la terre était si desséchée que plus rien ne poussait. Le soleil ne brillait plus. Il n’y avait que des rochers dans un paysage désertique à perte de vue. Un petit brin d'herbe poussait ça et là. Ma responsabilité au sein de notre petite communauté était de garder les enfants. « Garder » dans ces conditions-là devenait un acte de survie. À chaque instant « les autres » guettaient nos enfants. Ils avaient besoin de nos enfants pour leur propre survie. Ils n'étaient pas aussi nombreux que nous. Nous sortions les enfants tôt le matin avant les grandes chaleurs, car même si on ne voyait plus le soleil, la température devenait intolérable en fin de matinée. Nous les encerclions une fois dehors pour les protéger tout en scrutant le ciel à causer leurs engins. Ils se cachaient derrière l'épaisse et éternelle brume. Ils envoyaient de temps à autre l'un d'entre eux pour voler un de nos enfants. Le voleur d'enfant descendait de son vaisseau spatial par des moyens inconnus de nous. Il se cachait quelque part et malgré leur technologie très avancée, il utilisait des petites flèches empoisonnées pour capturer un enfant. Si une flèche se logeait dans la tête de l'un d'eux, on pouvait le récupérer. Si une flèche se logeait dans la tête et/ou la jambe, on pouvait encore sauver l'enfant. Mais si une flèche se logeait dans la tête, les jambes et le cœur, on perdait l'enfant pour toujours. Il pouvait être récupéré par « les autres. »
Ma première mémoire : Je me déplaçais encore à quatre pattes. Je me suis trouvée à côté d'une table basse. Mon père décorait des œufs de Pâques, ma mère était dans la cuisine. Tout devenait très distinct autour de moi. Avec une force surhumaine, je me suis accrochée au bord de la table pour me hisser jusqu'à me trouver debout pour la première fois, toute seule ! Je fus remplie d'allégresse, de joie et de fierté. J'étais debout et je l'ai fait toute seule!